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Ce projet « Ressources humaines !? » est le fruit de la provocation d’une
« improbable rencontre » entre le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté avec le
monde de la culture, de l’éducation permanente et de la formation.

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 Lire les infos générales sur "Ressources Humaines'?"

 

 Textes et photos de Fabienne DENONCIN

Valerie w réduit

Un soir, au coeur du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté

A vous,

que j’aurais tellement aimé rencontrer ce soir, lors du vernissage de l’exposition de photographies installées au RWLP,

avec qui j’espérais partager des instants, des émotions, des vécus,

avec qui je voulais prendre le temps de raconter l’histoire de ces personnes photographiées et toute l’intensité de mes rencontres avec elles, lors de ce reportage photographique.

Puisqu’il en va autrement, et je vous prie de me le pardonner,

laissez-moi quand même vous dire ceci, comme si j’étais là, :

MERCI d’accueillir ces photographies entre les murs du RWLP où elles sont tellement à leur place.

Je suis sincèrement très honorée d’être associée, pour quelques semaines, au travail colossal et au combat indispensable du RWLP.

Chaque photographie représente une histoire humaine, difficile, fragile et tragique et aussi une vraie rencontre avec beaucoup d’authenticité, de respect et de dignité.

Mon métier de juge de paix me confronte quasi quotidiennement à la précarité.

L’outil juridique peut, dans une certaine mesure, atténuer les conséquences désastreuses des inégalités sociales.

Mais il est indispensable que notre société fasse les bons choix ou repense ses options en profondeur et se dote d’un arsenal légal qui permette de lutter efficacement contre cette précarisation grandissante.

J’ai la désagréable sensation que nous roulons à contresens.

Mon travail photographique m’autorise une approche plus personnelle et traduit ma perception de la réalité sociale, là où je vis et où je travaille.

Et il m’offre la chance de l’improbable rencontre!

Aucune image n’est volée, chacune est le fruit d’un échange et d’une collaboration.

Pour plus d’humanité, pour moins d’indifférence.

Lors de la réalisation de ce reportage, j’ai été particulièrement frappée par une sorte de banalisation de la pauvreté.

Il y a les «gens de la rue» que l’on voit sans regarder, qui font partie du décor , il y en a tant aujourd’hui que ça devient banal, non? (ndr: ici, il y a de l’ironie dans ma voix...)

Pourtant, ces «naufragés» ont tant de choses à nous dire et à nous apprendre.

On ignore souvent ce que l’on ne veut pas savoir ni voir...

Et puis, il y a ces personnes qui quelques semaines, parfois quelques jours, plus tôt, avaient un toit, un travail, une famille, ce qu’elles appellent «une vie normale» jusqu’au jour où tout a basculé: une rupture familiale, on se retrouve à la rue, une rupture sociale, on se retrouve sans emploi et très vite, sans logement, une situation inextricable de surendettement, un accident de santé et bien souvent... tout cela à la fois...

«Je n’imaginais pas que cela puisse m’arriver» ai-je entendu plus d’une fois de la bouche d’une personne habillée de son costume encore beau et propre ou de son vêtement de travail, comme si elle partait au travail sauf qu’elle passait sa (première) journée à la rue et/ou sa (première) nuit à l’abri de nuit, avec toute sa vie résumée dans deux sacs en plastique, un au bout de chaque bras, comme ça... du jour au lendemain...

Les frontières de la pauvreté se déplacent, les fossés creusés par les inégalités s’approfondissent, les ravages de la pauvreté sont parfois invisibles.

La violence de la pauvreté se cache aussi derrière les murs de ces modestes logements, parfois insalubres, où on ne se chauffe plus, où on ne se soigne plus, où on ne parvient plus à nourrir la famille, après le 10 du mois...

Ces quelques lignes, qui auraient été mes mots si j’avais été avec vous ce soir, ne prétendent pas être une analyse approfondie de la problématique de la pauvreté et je ne prétends pas avoir une légitimité particulière pour en parler, au contraire de plusieurs d’entre vous qui sont autorisés à le faire, pour de multiples bonnes raisons.

Il s’agit de quelques mots échangés à propos d’une réalité perçue au bord de ma route...

Avec nos compétences, nos dons, nos outils, nous devons impérativement travailler à la reconstruction des liens sociaux, nous avons tout à gagner à nous parler, nous écouter, nous comprendre, à nous relier,

et tellement à perdre sinon...

Mes photos sont une approche, un regard, des rires, des larmes, des espoirs, des cris,

et j’aimerais tant qu’elles (re)créent un LIEN.

                                               ***************

Je vous ai apporté deux choses:

-un texte écrit lors de la réalisation de ce reportage et que je dédie à toutes les personnes que j’ai photographiées.

-une photographie de Valérie, prise il y seulement neuf jours, qui me paraît être intensément évocatrice de plusieurs choses essentielles:

Valérie est une jeune femme de bientôt 35 ans qui vit dans la rue depuis de très nombreuses années. Nous nous connaissons depuis trois ans. J’évoque son histoire par la photographie, petit à petit et avec elle.

Cette photographie évoque tellement bien , selon moi mais à vous de voir...,:

- l’improbable rencontre ...entre une juge de paix et une sans-abri, certes,

surtout entre deux êtres humains, au-delà des mots, des étiquettes, des barrières, des préjugés,

une rencontre bouleversante, une improbable amitié,

Improbable et pourtant...

- la tragédie d’une vie et le sourire de l’espoir, ou peut-être seulement celui du bien-être, juste un instant,

-  la cruelle actualité et l’urgence du combat à mener, cette photo.. c’était il y a neuf jours..

à cet endroit, une jeune femme passe ses nuits, à même la terre, dehors...

une photo n’est qu’un instant infiniment petit, saisi au coeur même d’une d’une histoire qui continue

et aussi le témoignage d’une très belle «improbable rencontre»

Fabienne Denoncin

Charleroi, le 25 octobre 2012

 

SANS TOIT

Toi qui sais ce que vivre sur la terre signifie.

Toi qui t'abîmes le coeur et le corps dans la rue.

A Charleroi,

dans la rue où tu erres, où tu survis, où tu mendies

à l'abri de jour où tu te rafraîchis et te reposes un peu

au Resto du coeur, où tu te restaures et te réchauffes

à l'abri de nuit, où tu passeras la nuit, si un lit est disponible,  

ou alors, sous une tente posée dans un parking de la ville, faute de mieux,

je t'approche, je te parle

tu me reçois, tu m'acceptes

tu me donnes ton image.

Rien n'est simple dans la rue,

rien n'est facile dans le sombre de la nuit noire

tout est compliqué sans toit.

Avec tes mots, tu me racontes ton histoire, tes déchirures, tes défaites,

tes peurs mais aussi, tes luttes, tes rêves et tes espoirs.

Avec mes photos, je veux saisir ta richesse plus que ta pauvreté,

ta résistance plus que ta fragilité, ton courage plus que tes échecs,

ta dignité plus que ta déchéance.

Traces de nos moments partagés,

dans le froid des journées sans fin,

dans le noir de la nuit tombée,

à la seule lueur d’une petite lampe de poche

ou du soleil couchant, quand c’est l’été.

Ces photos sont tes mots.

Avec toi,

Valérie, Véronique, Pauline, Patrizia, Joël, Steve, Jean-Jacques, Pascal, Jocelyne, Anita, Rama, Maryline, Brian, Lucas, Nolly et tous les autres...

Merci.

                                                                                                                      Fabienne DENONCIN

 

Texte de Paul HERMANT  écrit et lu à l'occasion du vernissage de l'expo

 

« Avec les gens, me disait un jour Josiane, il faut trouver la bonne distance, c’est-à-dire la bonne proximité. Josiane sait de quoi elle parle, elle est presque aveugle, elle s’oriente grâce aux taches de lumière, elle discerne le pavé avec le bout de sa canne, alors forcément, dans la rue, elle dit parfois bonjour à des gens qu’elle ne connait pas.

Mais ça ne fait rien parce que Josiane aime bien causer. Bonne distance pour bonne proximité, elle explique aux gens qu’elle ne les voit pas, de sorte qu’il faut excuser la méprise qui n’en est plus une dès lors que la conversation, évidemment, s’engage. Ca marche absolument à tous les coups. Après, elle me dit : c’était un grand brun… Ah non, Josiane, c’était un petit roux. Mais ça ne fait rien parce que Josiane aime bien causer aux petits roux aussi.

Vous allez me dire, pourquoi je vous parle de Josiane que vous ne connaissez pas plutôt que de vous parler de Fabienne Denoncin qui est là ?

Peut-être pour ça. Peut-être parce que Fabienne, c’est un peu comme Josiane : elle aussi, elle va voir des gens qu’on ne voit pas. Et peut-être aussi, d’ailleurs que nous sommes un peu tous comme Josiane, mais nous ce n’est pas notre vue qui baisse, c’est simplement nos yeux que l’on baisse. Parce que voilà, il y a des gens qu’on croise, on ne les regarde pas ou on ne veut pas les voir et on ne se demande même pas si c’était un grand brun ou un petit roux.

C’était juste quelqu’un roulé en tas sur un trottoir, enfin…pour le trottoir on est sûrs mais pour se dire que c’était vraiment quelqu’un on l’est déjà beaucoup moins. Et c’est pour cela qu’il faut choisir, à un moment, quelle sera la bonne distance qui fera la juste proximité. Fabienne Denoncin a choisi.

Fabienne Denoncin est juge. De Paix. A Châtelet, pays de Charleroi. Elle avait ces histoires qui se disaient au prétoire. Ces loyers impayés, ces apparts insalubres, les enfants à placer, les pensions à payer, les crédits à rembourser, enfin tout ce qui défile, tout ce qui s’empile dans les petites choses de la vie qui font qu’un jour on se retrouve au tribunal, des choses énormes...

Des histoires de gens cachés dans des dossiers, devant elle et pourtant invisibles. Des petites gens, n’est-ce pas, comme l’on disait. Des petites gens, de plus en plus nombreux et de plus en plus souvent…

Tous ceux là qui peuplent le monde des statistiques. On les retrouve en pourcentages dans des annuaires qui comptent chaque année un peu plus de pages…

Et c’est peut-être parce que la Justice est aveugle que la juge a décidé d’y aller voir. A un moment, c’est comme ça… Un jour dans une chronique à la radio, j’avais parlé de Fabienne Denoncin, j’avais dit que ses photos, c’était un peu le temps inversé d’une audience. J’aurais plutôt dû dire : c’est du temps allongé. C’est du temps volé aux dossiers, à la rapidité de la cause, à la vitesse des huissiers, c’est aller chercher dans ce qui défile et dans de qui s’empile ce qui serait singulier et unique.

Par exemple, la juge sort parfois à la nuit tombée, elle rôde, elle va à la maraude, elle s’arrête aux tentes Quechua­ – et on se demande comment est-ce qu’on frappe à la porte d’une tente Quechua ? – et qu’est-ce qui l’attend, la Juge, une fois la tirette tirée, sinon qu’évidemment, la conversation s’engage. De cela naissent des photos.

Je ne sais pas si vous les verrez comme moi, ces photos, mais moi je dirais que ce sont des photos parlées. On a l’habitude s’agissant de traiter du travail des photographes de parler de leur regard et de leur oeil. Je trouve qu’on ne parle pas assez de leurs oreilles. Ici, on voit bien que ce sont des photos qui ont été faites avec des oreilles. Il y a beaucoup d’écoute, dans ces images. Sans doute aussi beaucoup de mots.

Ces photos, on le disait tout à l’heure, c’est une audience qui continue, c’est une écoute qui se poursuit. D‘ailleurs, c’est ce que veut dire Fabienne Denoncin quand elle écrit « ces photos sont leurs mots ». C’est pourquoi elles sont singulières et uniques, c’est pourquoi aussi elles restituent ce que Fabienne Denoncin appelle des richesses, des résistances, du courage, plutôt que des échecs et de la déchéance.

Mais faire ces photos, c’est aussi être soi-même singulière et unique. Je ne connais pas d’autre juge qui ait exposé dans son propre tribunal les images de ceux là qui hier y comparaissaient ou bien s’y défendaient. Les murs de la Justice résonnent alors de ces visages, comme s’il s’agissait de les assigner à résidence, de les rendre donc résidents, comme une mémoire active qui ne finirait pas aux archives, j’avais écrit cela après avoir vu pour la première fois les images de Fabienne Denoncin. Après avoir entendu aussi parler de ces photos mon ami Marc Sinnaeve qui avait dit mieux que je ne pourrais dire en quoi ce travail est exceptionnel : qu’après avoir eu à rendre la Justice, la juge donc avait rendu justice. Je vous invite donc à voir ce qui arrive lorsque l’on fait disparaître un article… »

Chronique de Paul Hermant pour le vernissage de l’exposition de photos de Fabienne Denoncin dans le cadre du projet « ressources humaines !? »

 

 

 

Article de La Libre belgique

L’effarante misère

M.Ba.

Mis en ligne le 10/10/2012

“Dehors”, de Thomas Depryck et Antoine Laubin, part du clochard pour questionner le présent.

Auteur de théâtre et de nouvelles, Thomas Depryck est également dramaturge pour les spectacles d’Antoine Laubin. A ce dernier, on doit une mémorable découverte en 2010 : "Les Langues parternelles", d’après le roman de David Serge. Le nouveau spectacle de sa Cie De Facto est issu d’un constat. Si l’auteur et le metteur en scène ont choisi de s’attaquer au sujet "très casse-gueule" des SDF, c’est "parce que nous étions très régulièrement atterrés par la manière dont tout le monde en parle : pouvoirs publics, médias, démarches artistiques diverses. On trouvait que c’était toujours un peu à côté".

Leur recherche les a menés vers les textes de Patrick Declerck, dont "Le Sang nouveau est arrivé", notamment, développe l’idée que "l’oisiveté se paie par la souffrance et la mort, et que la société a besoin d’avoir sous les yeux cette figure de repoussoir qu’est le clochard pour s’en rappeler", explique Antoine Laubin. L’idée, terrible, l’est d’autant plus que les conditions de vie des clochards sont - ainsi que les décrit Declerck dans "Les Naufragés" - insoutenables et pourtant bien réelles.

"Dehors", dès lors, s’est construit en deux temps. D’abord, les acteurs (qui sont là en tant qu’eux-mêmes et pas pour incarner de manière naturaliste les SDF), partageant avec les spectateurs un même espace, transmettent des paroles de sans-abri. Ensuite, "on essaie de décortiquer comment ces paroles peuvent naître au travers de plusieurs situations emblématiques, et surtout comment les acteurs se débrouillent avec le fait de devoir gérer ça". Cette deuxième partie est chronométrée : 5000 secondes pour tenter de faire le tour du sujet. Alors que vingt scènes courtes sont tirées au sort, composant un spectacle différent chaque soir.

"Quand on veut, on peut", entend-on souvent. Or, "ce qu’on appelle volonté n’est souvent que le plus profond de nos désirs, mais on ne maîtrise pas ses désirs, il est peut-être donc illusoire de penser qu’on est maître de son destin...". En outre, "Dehors", comme l’indique son titre même, questionne la notion de frontière, de marge. Vivant dans la rue, est-on véritablement hors de la société ou néanmoins dedans ?

Car il s’agit toujours de vivre ensemble : c’est bien le sujet qu’Antoine Laubin et les acteurs (Caroline Berliner, Coraline Clément, Denis Laujol, Jérôme Nayer, Hervé Piron, Renaud Van Camp) s’attachent à traiter sans œillères.

Namur, Grand Manège, du 11 au 20 octobre. Infos & rés.: 081.226.026, www.theatredenamur.be

Le spectacle s’inscrit dans le projet "Ressources humaines ?! " du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) qui propose diverses activités : expo, atelier d’écriture, rencontre-débat... Infos : 081.25.61.68.

 

 

 


 

 

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