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Isoler les maisons, pas les gens : le RWLP marche pour le climat !
MANIFESTATION//CLIMAT 𝗟𝗲 𝗥𝗪𝗟𝗣 𝗺𝗮𝗿𝗰𝗵𝗲𝗿𝗮 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗰𝗹𝗶𝗺𝗮𝘁, 𝗰𝗲 𝟯 𝗱𝗲́𝗰𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲.
Avec l’ensemble des autres membres de la Klimaatcoalitie Coalition Climat, 𝗹𝗲 𝗥𝗲́𝘀𝗲𝗮𝘂 𝗿𝗲́𝗰𝗹𝗮𝗺𝗲𝗿𝗮 𝘂𝗻𝗲 𝗷𝘂𝘀𝘁𝗶𝗰𝗲 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝗹𝗲 𝗮𝘂 𝘀𝗲𝗶𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗲𝗻𝗷𝗲𝘂𝘅 𝗰𝗹𝗶𝗺𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀.
La marche du 3 décembre sera l’occasion de (𝗿𝗲)𝗱𝗶𝗿𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 « 𝗰𝗵𝗮𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗶𝘅𝗶𝗲̀𝗺𝗲 𝗱𝗲 𝗱𝗲𝗴𝗿𝗲́ 𝗰𝗼𝗺𝗽𝘁𝗲 » 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗲𝗻𝘁𝗲𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝗿𝗲𝘃𝗲𝗻𝗱𝗶𝗰𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗲𝗻 𝗳𝗮𝘃𝗲𝘂𝗿 𝗱𝘂 𝗱𝗿𝗼𝗶𝘁 𝗮𝘂 𝗹𝗼𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲́𝗰𝗲𝗻𝘁, pour la fin des logements-passoires… Car agir sur le logement est un levier prioritaire pour sortir de la pauvreté et un facteur de poids pour une juste transition.
𝗟𝗲 𝗥𝗪𝗟𝗣 𝗹'𝗲𝘅𝗽𝗿𝗶𝗺𝗲 𝗲𝗻 𝗱𝗲́𝘁𝗮𝗶𝗹𝘀 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝘂𝗻 𝗣𝗮𝗰𝘁𝗲 𝗹𝗼𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁-𝗲́𝗻𝗲𝗿𝗴𝗶𝗲 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲𝗳𝗲𝘂𝗶𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗽𝗹𝗮𝘁𝘀 que vous pouvez lire ici. On peut y découvrir la petite histoire d’une rencontre à l’origine du Pacte. Celle d’acteurs mobilisés sur l’environnement, avec d’autres militants pour la réduction des inégalités et la lutte contre la pauvreté. Les visées convergent dans le dialogue et définissent les grandes lignes d’une demande aux politiques : 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝘂 𝗱𝗿𝗼𝗶𝘁 𝗮𝘂 𝗹𝗼𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗿𝗲𝗹𝗶𝗲́ 𝗮𝘂𝘅 𝘁𝗿𝗮𝗻𝘀𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗷𝘂𝘀𝘁𝗲𝘀 𝘂𝗻 𝗶𝗻𝘁𝗲́𝗿𝗲̂𝘁 𝘀𝘂𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗲𝘂𝗿.
Rejoignez le Réseau et la Coalition Climat pour cette marche forte de revendications concrètes. 𝗡'𝗵𝗲́𝘀𝗶𝘁𝗲𝘇 𝗽𝗮𝘀 𝗮̀ 𝗲𝗺𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲𝗿 𝘃𝗼𝘀 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗼𝗶𝗿𝗲𝘀.
𝗖’𝗲𝘀𝘁 𝗹’𝗼𝗰𝗰𝗮𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗺𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲𝗿 𝗾𝘂𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝘀𝗼𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗹𝗮𝗿𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝘂𝗻𝗶𝘀 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗻𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗲𝗻𝗴𝗮𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗷𝘂𝘀𝘁𝗶𝗰𝗲 𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝗹𝗲 𝗲𝘁 𝗹𝗮 𝗽𝗹𝗮𝗻𝗲̀𝘁𝗲.
Quand et où ? 𝗟𝗲 𝗱𝗶𝗺𝗮𝗻𝗰𝗵𝗲 𝟯 𝗱𝗲́𝗰𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲, 𝗱𝗲́𝗽𝗮𝗿𝘁 𝗮̀ 𝟭𝟯𝗵, à la gare du Nord. 𝗥𝗮𝘀𝘀𝗲𝗺𝗯𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗮𝘂𝘁𝗼𝘂𝗿 𝗱𝘂 𝗥𝗪𝗟𝗣, 𝗮̀ 𝟭𝟮𝗵, 𝗮𝘂 𝗽𝗶𝗲𝗱 𝗱𝗲𝘀 𝘁𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗣𝗿𝗼𝘅𝗶𝗺𝘂𝘀 : 𝗯𝗱 𝗱𝘂 𝗥𝗼𝗶 𝗔𝗹𝗯𝗲𝗿𝘁 𝗜𝗜.
Plus d’infos ? Rendez-vous sur marcheclimat.be
Spectacles, débats, ateliers, stands... une mobilisation d'ampleur pour le 17 octobre
Ce 17 octobre 2023 a confirmé l’importance
• de se retrouver pour dénoncer les inégalités qui engendrent la pauvreté,
• de se rencontrer autour de solutions possibles à renforcer, à décider.
La mobilisation a été d’ampleur. Elle a pris un tournant en s’ouvrant aux enfants avec des animations conçues pour eux. Elle s’est étendue alentour de la journée même. Quelques 6.000 personnes ont participé aux différents spectacles, débats, ateliers, stands…
Au Théâtre de Namur, aux Grignoux, à l’espace culturel des Abattoirs de Namur, sur la place d’Armes, au théâtre Jardin Passion, au Quai 22, à la Maison de la Poésie, au Cinex, chez RTA, dans les rues de Bomel ou encore dans les bureaux du RWLP…
Certains ont écouté, certains ont témoigné, certains ont débattu, transmis ou questionné. Certains ont chanté, ont porté des pancartes, se sont informés. Certains ont bricolé, dessiné ou applaudi.
Les témoignages et les échanges ont résonné sous des formes variées. Plusieurs médias l’ont relayé :
Christine Mahy sur La Première
De quoi soutenir les engagements inlassables contre toutes les formes d’inégalités et la pauvreté que subit injustement une partie importante de la population.
Un Pacte logement-énergie pour les portefeuilles plats
Le Pacte logement-énergie pour les portefeuilles plats dévoilé par le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté à l'occasion de ce 17 octobre, Journée Mondiale de Lutte contre la Pauvreté, est la déclinaison pour la Wallonie du Pacte logement-énergie de la coalition-climat. Le fruit de la collaboration, donc, entre les acteur·rices du climat et des acteur·rices en faveur de la réduction des inégalités pour lutter contre la pauvreté. Toutes et tous ont compris que la transition énergétique et climatique ne peut réussir si on laisse sur le bord de la route les populations les plus précaires.
Le RWLP a donc décliné ce pacte, issu de la convergence des luttes, pour la Région Wallonne. Un pacte dédicacé aux "portefeuilles plats", parce que nous sommes persuadés qu'il est urgent de mettre au coeur de la politique wallonne le droit à un logement décent pour toutes et tous et que pour y parvenir, il faut porter une attention particulière aux plus précaires.
Comme pour la suppression du statut cohabitant, un Pacte logement-énergie wallon pour les portefeuilles plats, n’a que des vertus pour les personnes, pour les ménages, pour le portefeuille de l’Etat, pour rencontrer l’urgence des défis climatiques ! Il s’agit d’un levier prioritaire pour réduire les inégalités et agir concrètement dans la direction de l’éradication de la pauvreté. Car, depuis toujours et encore de façon plus cruciale aujourd’hui, l’accès et le maintien dans un logement décent et payable est le premier levier de la sortie de la pauvreté ou de l’évitement de l’appauvrissement.
LES 15 VERTUS D’UN PACTE LOGEMENT-ÉNERGIE WALLON POUR LES PORTEFEUILLES PLATS
1. L’effectivité du droit au logement
2. Une action sur les capacités de paiement du logement et de consommations énergétiques
3. Une adaptation des logements aux situations de vie
4. Un moyen de rééquilibrer soutien au locatif par rapport à l’appuis à la propriété
5. Une contribution forte au droit à l’aisance à travers une meilleure santé mentale et physique
6. Un levier contre l’appauvrissement et la pauvreté
7. Une action efficace, par effet indirect, sur la réduction des marchands de sommeil
8. Une option de gestion plus collective de la société
9. Une action sur un marché non-régulé
10. Un combat contre toutes les formes de spéculation
Mais pour qu'il puisse remplir ces objectifs, le pacte nécessite des cadres politiques, institutionnels et sociétaux au service d’une vision et d’une stratégie pour concrétiser le droit au logement relié aux transitions justes, avec l’intention claire d’atteindre en priorité les ménages au portefeuille plat. Nous demandons donc que le principe d'un pacte logement-énergie wallon pour les portefeuilles plats soit endossé par tous les partis wallons, en vue d'être intégré dans leurs futurs programmes puis dans la déclaration de politique régionale, après les élections de 2024.
Nous demandons aussi, entre autres choses, qu'il soit le fil rouge du futur plan de sortie de la pauvreté de la prochaine majorité wallonne, qui devrait aussi s'en faire la porte-parole auprès de tous les autres niveaux de pouvoir, des communes jusqu'à l'Europe. Il est temps que le droit au logement prime sur toutes les décisions prises, et que les premier·ères concerné·es par les difficultés à trouver une habitation correcte à un coût correct soient entendu·es et réellement écouté·es tant dans la création que dans la mise en oeuvre de la politique wallonne du logement.
Et le RWLP fait 18 propositions concrètes pour réaliser ces objectifs. Une liste non exhaustive de mesures principales, et cumulatives, qui sont nécessaires si l'on a l'ambition d’agir fortement sur une transition juste garantissant le droit à un logement décent et dé-carboné pour toutes et tous. Retrouvez ces propositions, ainsi que l'ensemble du pacte ici.
Le 17 octobre, Journée mondiale de lutte contre la pauvreté, les réseaux de lutte contre la pauvreté organiseront des actions à travers tout le pays pour attirer l'attention sur l'aggravation de la pauvreté en Belgique
Communiqué de BAPN :
En Belgique, en 2023, plus de 2 millions de personnes (18,7% de la population !) vivent en situation de pauvreté ou de risque de pauvreté.1 Plus de 1,5 million de personnes (soit 13,2% !) se débrouillent quotidiennement avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté européen2. Ces chiffres sont inacceptables pour un pays prospère comme la Belgique. Des solutions existent pourtant, la pauvreté n’est pas une fatalité : elle est le résultat de décisions politiques et de constructions sociales. Si les causes sont structurelles, les réponses doivent l’être aussi. Personne n’est à l’abri de basculer un jour en pauvreté : un accident, un divorce, un pépin de santé, une faillite… tout le monde peut voir du jour au lendemain son univers s’écrouler.
Pourtant, en cette année pré-électorale, le discours ambiant n’a de cesse de pointer systématiquement la faute individuelle. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on nous parle en sous-texte du « profiteur qui refuse de travailler », du « fraudeur qui profite des avantages sociaux vautré dans son fauteuil pendant que d’autres doivent s’en sortir avec moins à cause d’un emploi précaire ». Quand il s’agit de s’attaquer au problème de l’endettement, on agite l’épouvantail du « mauvais payeur » qui « pourrait payer, mais ne veut pas » ou celle du « flambeur irresponsable » qui « doit être sanctionné et/ou éduqué ». Quand on questionne la numérisation des services publics, on nous parle du « pauvre sukkeleir » qui n’arrive pas à monter dans le train du numérique, qu’il faudrait par tous les moyens « instruire » pour qu’il endosse à son
tour la charge administrative qui repose désormais sur tout citoyen du monde post-covid.
Ces clichés sont pourtant vite démontés pour peu qu’on prenne le temps de s’intéresser aux études académiques, bien sûr, mais – aussi et surtout ! – de chercher les visages et les histoires qui se cachent derrière les chiffres des statistiques. On découvre alors que vivre dans un contexte de privation et d’exclusion a des conséquences importantes dans tous les domaines de la vie : vivre en précarité implique de reporter des visites médicales, d’économiser l'énergie au point de ne plus cuisiner chaud ou de ne presque plus se doucher, de vivre dans des logements de mauvaise qualité qui ont un impact négatif sur la santé, de s'endetter et de ne plus voir de perspectives, ce qui a un impact négatif sur la santé mentale, les enfants prennent du retard à l'école, etc.
Sur le plan de l'emploi et de la participation à la société, la pauvreté a également un impact négatif : en raison du stress permanent, on finit par avoir une vision en tunnel et il n'y a que peu ou pas d'espace mental pour une approche à long terme. Or, c'est justement ce dont on a besoin pour organiser sa vie (familiale), trouver un emploi, sortir de l’endettement, acquérir de nouvelles compétences numériques, retrouver
sa dignité.
C’est la raison pour laquelle le Réseau belge de Lutte contre la Pauvreté (BAPN) et ses 4 membres régionaux, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, le Forum – Bruxelles contre les inégalités, la
Brussels Platform Armoede et le Netwerk tegen Armoede œuvrent à porter la voix des premières et premiers concerné·es dans le débat public. Une politique à la fois juste et efficace exige en effet que
les décideurs – à quelque niveau que ce soit – recherchent et s’adressent au groupe social concerné et entament un dialogue avec lui. Il s’agit là tout à la fois d’une garantie démocratique et d’efficacité,
puisqu’il a été démontré que la participation conduit à des solutions structurelles efficientes.
La loi votée par le Parlement le 5 octobre dernier instaurant l’obligation pour chaque nouveau gouvernement d’établir un plan fédéral de lutte contre la pauvreté en concertation avec les personnes vivant ou ayant vécu en pauvreté elles-mêmes est une avancée significative en ce sens. Le 17 octobre constitue chaque année une tribune privilégiée pour la voix des premières et premiers concerné.es. Partout en Belgique, des podiums seront dressés, des micros branchés, des banderoles suspendues pour réclamer des solutions structurelles au problème de l’escalade de la pauvreté et des inégalités sociales. Découvrez ci-dessous les initiatives des réseaux de lutte contre la pauvreté auxles initiatives des réseaux de lutte contre la pauvreté aux quatre coins du pays et rejoignez-nous !
- Programme du 17/10
- Politique fédérale, régionale et locale : Sortir humainement de l’endettement : la parole des
premières et premiers concerné.es au centre du débat
- Wallonie : 20 ans et plus… de luttes avec les premières et les premiers concerné.es
- Bruxelles : Bienvenue à Digitopia ! Coup de projecteur sur l’exclusion numérique
- Flandre : Dégagez la route vers le travail inclusif !
Plus d'informations le site de BAPN
Et le programme complet du 17 octobre à Namur sur www.rwlp.be/1710
Journée Mondiale de Lutte contre la Pauvreté : le programme complet du 17 octobre 2023 à Namur

Dialogues de l’égalité - « 20 ans… et plus » du RWLP ! Impayable?Dialogues de l’égalité - « 20 ans… et plus » du RWLP ! Impayable?
Deuxième dialogue : Impayable?
Un dialogue entre Anne-Catherine Guio, chercheuse à l’Institut de recherche Public « Luxembourg Institute of Socio-Economic Research » (Liser) et Christine Mahy, secrétaire générale et politique du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté.
Faire dialoguer des parties qui sont habituellement disjointes ou opposées pour obtenir les changements qui s’imposent, au bénéfice des populations, est au cœur du travail du RWLP depuis plus de 20 ans. L’expérience de ce dernier lui laisse penser qu’intégrer la complexité des situations n’affaiblit en rien la détermination à demander et provoquer des changements.
Ainsi, se poser pour interroger nos/les prises de parole en faveur de l’égalité, c’est aussi poursuivre l’indispensable action contre les inégalités pour éradiquer la pauvreté. Car les prises de parole en faveur de l’égalité peuvent entraîner des effets inattendus voire contre-productifs que nous nous devons d’analyser, toujours avec la perspective d’obtenir des victoires souhaitées par les populations et à leur bénéfice.
Le sociologue Michel Wieviorka avait évoqué cette question lors d’une interview que l’ASBL RTA avait réalisée à son bureau de la Maison des Sciences de l’Homme à Paris : « Et, par conséquent, les discours qui stigmatisent, ou les personnes qui disqualifient, il faut s'en méfier. Alors, les discours qui stigmatisent, moi, je vis dans un pays, la France, où c'est sans arrêt qu'on entend dire : « On leur demande de s'intégrer, on leur propose de s'intégrer mais on n'y arrivera pas, on ne peut pas les intégrer, ils sont musulmans, ils sont de telle ou telle couleur de peau ». Ou même, simplement, la mise en avant de l'idéal universel : « Vive la liberté ; l'égalité ; la fraternité », c'est superbe, mais si vous êtes privé, vous, comme jeune, de l'accès à la liberté, l'égalité, la fraternité, ce discours, il est insupportable, et il vous déjuge. Donc vous voyez, il y a des conditions – ce n'est pas simplement créer des conditions comme ça, par exemple, associatives – c'est aussi être très sensible à ceux qui tiennent le discours sur place, au responsable du centre culturel, etc., et à ceux qui tiennent les discours politiques et idéologiques, en général.1 »
Cette idée des « discours qui déjugent » constitue l’enjeu de ces « Dialogues de l’égalité » conçus et réalisés par RTA et le RWLP. Les objectifs poursuivis consistent à déconstruire ces mécanismes qui déjugent et disqualifient, directement et indirectement : s’attaquer aux inégalités économiques, est-ce vraiment impayable ? Est-il possible de promouvoir les droits de l’enfant sans disqualifier les familles ? Les combats environnementaux et sociaux peuvent-ils être menés de concert ? Peut-on parler de difficultés éducatives et culturelles en étant pris en compte par les institutions ? Peut-on interroger celles-ci sans provoquer du déni ou des attaques en retour ? Dans cette première série de 4 réalisations « Dialogues de l’égalité », 4 thèmes ont été choisis de concert par le RWLP et RTA. Deux seront centrés sur l’économique (le caractère « impayable » des mesures sociales ; la concurrence des priorités dans les investissements) ; deux autres sur le culturel (les droits de l’enfant et le collectif familial ; le rapport des parents aux institutions).
Ce second dialogue se penche sur des revendications légitimes exprimées (par exemple la suppression du statut de cohabitant), mais auxquelles on oppose, au nom de la « science » économique, une fin de non-recevoir : « c’est impayable ». Cette confrontation d’un discours social et d’un discours économique disqualifie le premier, comme étant un discours naïf, immature, irresponsable etc.
1. M. Wieviorka, « Subjectivation et violence », interview RTA 2013
ACTION// 𝗦𝘁𝗮𝘁𝘂𝘁 𝗖𝗼𝗵𝗮𝗯𝗶𝘁𝗮𝗻𝘁·𝗲 : 𝗻𝗲 𝗿𝗶𝗲𝗻 𝗹𝗮̂𝗰𝗵𝗲𝗿!
Communiqué de Presse// Chassés de partout, des demandeurs d’asile établissent un nouveau campement à Flagey.

Des milliers de demandeurs d’asile laissés sur le carreau
Pendant ce temps là…
Le gouvernement affirme qu’il leur est loisible de se réfugier dans les centres d’accueil d’urgence, déjà surchargés, pour lesquels il est impossible de prendre en charge plus qu’il n’est matériellement possible. Il ne reste plus que les lieux publics, parcs, gares, recoins isolés de la ville pour trouver repos. L’Etat ne s’arrête pas là. Les grandes gares se trouvent être les endroits où se rassemblent voyageur·euses, personnes sans abri, sans papiers et en demande d’asile. Depuis quelques semaines, le gouvernement s’est lancé dans une chasse à toute personne installée au sein des gares, et dans ces alentours, police, agents fédéraux de l’office des étrangers, agents de sécurité patrouillent….
Collectifs et associations se sont mobilisés tant bien que mal pour tenter de leur donner un semblant de dignité, dans des campements de fortune le long du canal, par l’occupation de bâtiments vides (allée du Kaai, futur centre de crise fédéral, bâtiment rue de la Loi situé à côté du siège du parti de la secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration). Cela n’a rien donné. Ce 21 août, l’Etat a été condamné à prendre en charge l’occupation rue de la Loi, et a une fois de plus décidé d’ignorer le jugement de la justice de paix de Bruxelles.
Le 29 août, Nicole de Moor a communiqué par voie de presse sa décision de suspendre l'accueil des hommes isolés demandeurs d'asile. Elle a été rapidement soutenue dans cette démarche par le Premier ministre puis par l'ensemble du gouvernement. Ce 13 septembre, suite à un xième recours en justice introduit par des organisations, cette décision a été suspendue par le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, car illégale.
La ligne politique est claire : le gouvernement ne respecte ni ses obligations internationales, ni ses propres lois depuis des mois, et officialise ainsi une politique illégale pourtant déjà condamnée des milliers de fois par le pouvoir judiciaire. Le gouvernement assume ne pas respecter les décisions de justice et met gravement en péril l’Etat de droit en Belgique. La conséquence de cette politique est d’envoyer des centaines de personnes par mois dans la rue.
Il n’y a pas de « crise » de l’accueil. Le nombre de demandes d’asile n’a aucunement dépassé celui de 2015, suite à la guerre en Syrie. Il y a, en revanche, une crise orchestrée par un gouvernement ouvertement dans l’illégalité. Un gouvernement qui organise un crime d’Etat à l’échelle nationale.
Les solutions existent
Depuis deux ans, les associations de terrain ont proposé des solutions concrètes sous diverses formes, dont une feuille de route co-signée par une cinquantaine d’associations de tout le pays, en septembre 2022. Par ailleurs, il existe des mécanismes déjà inscrits dans la loi pour alléger la pression sur Fedasil et Bruxelles, comme le plan de répartition sur les communes. Le gouvernement doit décider de l’activer, ce qu’il refuse catégoriquement de faire depuis deux ans.
Toutes les stratégies ont été utilisées afin de mettre à disposition toutes les solutions possibles au gouvernement. La secrétaire d’Etat reste fermée à toutes ces solutions, à toute aide et à tout soutien de la part du milieu associatif. Il n’est plus lieu de demander, il est l’heure d’exposer ce crime face à l’électorat.
ACTION// Journée sans toiture: ce n'est pas une crise de l'accueil c'est un CRIME d'état!

« Dialogues de l’égalité » - « 20 ans… et plus » du RWLP ! (Vidéos)
Premier dialogue :
Droits de l’enfant, droits des familles, sous le prisme de la lutte contre la pauvreté.
Un dialogue entre Solaÿman Laqdim Délégué général aux droits de l’enfants et Christine Mahy Secrétaire générale et politique du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté.
Faire dialoguer des parties qui sont habituellement disjointes ou opposées pour obtenir les changements qui s’imposent, au bénéfice des populations, est au cœur du travail du RWLP depuis plus de 20 ans. L’expérience de ce dernier lui laisse penser qu’intégrer la complexité des situations n’affaiblit en rien la détermination à demander et provoquer des changements.
Ainsi, se poser pour interroger nos/les prises de parole en faveur de l’égalité, c’est aussi poursuivre l’indispensable action contre les inégalités pour éradiquer la pauvreté. Car les prises de parole en faveur de l’égalité peuvent entraîner des effets inattendus voire contre-productifs que nous nous devons d’analyser, toujours avec la perspective d’obtenir des victoires souhaitées par les populations et à leur bénéfice.
Le sociologue Michel Wieviorka avait évoqué cette question lors d’une interview que l’Asbl RTA avait réalisée à son bureau de la Maison des Sciences de l’Homme à Paris : « Et, par conséquent, les discours qui stigmatisent, ou les personnes qui disqualifient, il faut s'en méfier. Alors, les discours qui stigmatisent, moi, je vis dans un pays, la France, où c'est sans arrêt qu'on entend dire : « On leur demande de s'intégrer, on leur propose de s'intégrer mais on n'y arrivera pas, on ne peut pas les intégrer, ils sont musulmans, ils sont de telle ou telle couleur de peau ». Ou même, simplement, la mise en avant de l'idéal universel : « Vive la liberté ; l'égalité ; la fraternité », c'est superbe, mais si vous êtes privé, vous, comme jeune de l'accès à la liberté, l'égalité, la fraternité, ce discours il est insupportable, et il vous déjuge. Donc vous voyez il y a des conditions – ce n'est pas simplement créer des conditions comme ça, par exemple, associatives – c'est aussi être très sensible à ceux qui tiennent le discours sur place, au responsable du centre culturel, etc., et à ceux qui tiennent les discours politiques et idéologiques, en général.1 »
Cette idée des « discours qui déjugent » constitue l’enjeu de ces « Dialogues de l’égalité » conçus et réalisés par RTA et le RWLP. Les objectifs poursuivis consistent à déconstruire ces mécanismes qui déjugent et disqualifient, directement et indirectement : s’attaquer aux inégalités économiques, est-ce vraiment impayable ? Est-il possible de promouvoir les droits de l’enfant sans disqualifier les familles ? Les combats environnementaux et sociaux peuvent-ils être menés de concert ? Peut-on parler de difficultés éducatives et culturelles en étant pris en compte par les institutions ? Peut-on interroger celles-ci sans provoquer du déni ou des attaques en retour ?
Dans cette première série de 4 réalisations « Dialogues de l’égalité », 4 thèmes ont été choisis de concert par le RWLP et RTA. Deux seront centrés sur l’économique (le caractère « impayable » des mesures sociales ; la concurrence des priorités dans les investissements) ; deux autres sur le culturel (les droits de l’enfant et le collectif familial ; le rapport des parents aux institutions). La première vidéo se penche sur la promotion des droits de l’enfant, qui se décline trop souvent d’une façon qui disqualifie directement (en mettant en avant l’irresponsabilité parentale, par exemple à un niveau culturel) ou indirectement. Lorsque l’on parle de « pauvreté infantile », on isole trop souvent l’enfant de son collectif familial, on prétend agir pour l’enfant (comme si la cause parentale était perdue, voire constituait le problème).
1.M. Wieviorka, « Subjectivation et violence », interview RTA 2013